The royal city

Les pharaons noirs n'ont pas érigé qu'un cimetière de pyramides... Ils vivaient dans une immense cité (pour l'époque) sur les bords du Nil. Cité maintenant fort détruite, envahie par les palmiers et les acacias, parcourue par les troupeaux de chèvres et de moutons... Il faut beaucoup d'imagination pour reconstituer la ville ! Cependant j'ai aimé cette promenade sous les arbres, où l'on croise des moutons au détour d'une colonne, et des jeunes bergers quémandant un bic dans les ruines du temple d'Amon. Le ghaffir m'ouvre la porte des "bains", vaste piscine dégagée dans le sol et recouverte d'un toit de tôles, servant également de musée pour les sculptures retrouvées sur le site. Je suis certaine qu'avec des fouilles adéquates, on retrouverait encore bien des trésors !

J'aperçois les quatre Italiens errant dans le site, et je prends bien soin de les éviter; j'apprends ensuite par Abdel qu'ils ont fait un scandale à l'entrée, refusant de payer le ticket, prétextant qu'ils travaillent au Soudan et qu'à ce titre tout doit être gratuit... Cette arrogance est évidemment très mal perçue par Abdel, et malgré sa prudence de langage habituelle, il sous-entend qu'il faut mettre tous les coopérants à la porte...

Et le voilà qui évoque le cas de l'institutrice anglaise, expulsée parce qu'elle avait donné le nom du prophète à un nounours; scandaleux ! J'approuve, mais je me rends compte que nous ne donnons pas le même sens à ce "scandaleux": il approuve l'expulsion, et moi je trouve le motif exagéré; aussi je me tais et je réfléchis. Dur dur le contact entre les peuples.