samedi 19 avril 2008

Invasion à Meroe
















Souvenez-vous, je suis à Meroe, et je jouis du silence.







Silence soudain rompu par une invasion inattendue - il n'y a jamais personne dans les sites - des jeunes, garçons et filles, une cinquantaine peut-être, qui s'égaillent un peu partout. En un clin d'oeil, la nécropole de Meroe est transformée en cour de récréation.

Ils ont vingt ans et la beauté du diable. Les filles ont -pour la plupart - la tête couverte, mais certaines ont adopté le chapeau - sans doute jugé plus "tendance". Elles sont maquillées comme des Indiens sur le sentier de la guerre et se bousculent pour se faire photographier.


J'ai tout de suite plus de succès que les pyramides. Tous m'entourent; dans un mauvais anglais, ils veulent tout savoir, d'où je viens, ce que je fais, ce que je pense du Soudan, quelle musique j'aime (!), ce qu'on dit du Soudan en Occident, quelle est la mode en Occident... De la Belgique ils connaissent à peine l'existence et Bruxelles n'évoque rien.

Les professeurs m'abordent également; ces jeunes sont élèves de l'université, dans la section "art of education"; je pense d'abord qu'il s'agit de futurs profs, mais non, ce sont des artistes, étudiants des Beaux-Arts. Les profs m'invitent à aller voir les réalisations de leurs étudiants à Khartoum (they are "so good aquarellists"): comme je voudrais dire oui ! mais je ne serai à Khartoum que samedi, et l'univ est fermée le samedi.

En attendant, joyeuses photos de groupes - et deux des jeunes gens, manifestement amoureux, me demandent une photo. Bien sûr aucune pose équivoque, mais pas de foulard pour la fille. Le monde en marche.

Quand je fais part de l'invitation à Abdel, il me dit "vous alors ! comment faites-vous ? - il faut absolument que vous reveniez au Soudan..."







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