lundi 21 avril 2008

Le mot de la fin







Me voilà arrivée à la fin de mon récit...
C'est le moment d'une... hmm "pertinente conclusion" !
Mes lecteurs me connaissent, je ne me prends pas trop au sérieux, et je ne prétends pas juger un pays et un peuple après quelques jours de visite. Je peux juste témoigner de ce que j'ai vu, et ce que j'ai vu est forcément partiel. Excluons la politique, le sujet délicat, la guerre ou la dictature; il y a d'excellents livres sur le sujet, et je vous renvoie à ceux de Jamal Mahjoub, signalés en début de blog (et qu'aucun de mes interlocuteurs sur place ne connaissait). Dans un autre registre, les descriptions d'Olivier Rolin sonnent très juste.
Le plus frappant, c'est évidemment la pratique généralisée de l'islam (les coptes représentent à peine 5% de la population) - mais je n'ai pas vu le sud chrétien. Dans le désert et les villages, l'islam est comme à ses origines, un ensemble de règles permettant l'acceptation de conditions de vie très difficiles; il est pratiqué avec sincérité et ferveur. Plus on monte dans les catégories sociales, plus il semble formaliste; et s'il ne paraît pas extrémiste, il est en tout cas profondément enraciné dans la vie quotidienne, et fidèlement suivi, non seulement parce que c'est la loi, mais aussi par conviction personnelle. Les femmes ne se cachent pas la figure - et elles paraissent avoir du caractère -mais elles se maintiennent à leur place, modeste et un peu en arrière, et demeurent certainement respectueuses des traditions vestimentaires. J'ai cependant vu quelques femmes au volant, et elles pratiquent certains métiers publics, comme ghaffir dans les sites. Les jeunes tentent de secouer le formalisme ambiant, mais leur contestation n'est pas bien méchante; sans doute leur marge de manoeuvre est-elle étroite; et les masses populaires sont encore largement analphabètes.
Les coopérants sont assez mal perçus, et sans doute trop peu nombreux pour exercer un impact sérieux; par contre le choc culturel avec les Chinois réserve peut-être des surprises !
Les sites archéologiques sont ce que j'en attendais: beaucoup moins spectaculaires qu'en Egypte, mais empreints de mystère et de poésie, dans des lieux ignorés des masses touristiques; celui qui cherche le contact avec lui-même en se confrontant aux antiques civilisations disparues trouvera son bonheur au Soudan. Il faut se dépêcher, avant que la folie des barrages n'ait tout fait disparaître.
Photos: de retour, je raconte; ma petite collection de pyramides en sandstone, et ma tenue royale, souvenir d'un voyage hors du commun.

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