mercredi 16 avril 2008

La vie du fellah







Je trouve la sieste trop longue (13h à 16h) et demande à Abdel de nous trouver une activité (par ex, du foot, comme à Djenne); Abdel n'aime pas le foot et personne n'aurait l'idée de jouer par cette chaleur.



Il propose "d'aller se reposer chez des amis à lui"; j'accepte: me voilà dans une de ces maisons basses, dont la cour est entourée de murs et fermée par une porte en fer, généralement bleue.



Un homme nous reçoit; tout de suite Abdel se couche sur un des angareb (lit de sangles) et m'invite à en faire autant - sur un autre; cela semble d'ailleurs le seul mobilier de plusieurs pièces sans toit dont je devine la géométrie; il paraît que les femmes sont au marché, alors c'est une petite fille de 8 ans qui fait le service, gobelet d'eau pour Abdel, thé pour moi. Le sol, c'est du sable; la petite table qui supporte mon plateau de thé, un brocanteur n'en voudrait pas.



Un autre homme surgit, il se met à lire un journal. Très rare, d'après Laura, car la plupart sont analphabètes.



La petite fille est charmante: elle tient à me chanter une chanson en anglais qu'elle a appris à l'école: je veux la filmer, mais mon appareil se bloque (depuis le vent du Djebel Barkal, il est capricieux).



Je demande ce qu'ils font pour vivre; on me répond qu'ils possèdent quelques palmiers, et que cela donne deux mois de travail par an, la préparation et la récolte... Et le reste du temps ? Rien, ils ne font rien. Aussi une visite pour bavarder est la bienvenue. Et le temps se tire, peut-être les femmes svont revenir, peut-être non, inch'Allah. Elles ne reviennent pas et c'est nous qui partons continuer notre programme, avec un gros soupir d'Abdel. Il serait si bien à paresser sur l'angareb. Qu'est-ce donc que cette femme blanche qui ne tient pas en place ?

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