vendredi 18 avril 2008

Ici les pauvres sont riches
















et les riches sont pauvres !





C'est exactement la formule qui me vient à l'esprit lorsque je quitte la cabane en branches où Abdel m'emmène après le repas: c'est la "maison" des propriétaires des moutons que je viens de nourrir avec des macaronis au thon, toute proche des grands arbres où nous avons pique-niqué.

C'est une cabane de bric et de broc, avec comme unique mobilier des angarebs défoncés, et les pauvres objets -vêtements, sacs, ustensiles - suspendus aux parois faites de branches entremêlées; agneaux, chevraux, poules et poussins circulent librement, picorant les déchets, et déposant leur fiente au petit bonheur la chance.

Les princesses de ce lieu sont une vieille dame très digne (elle avoue 94 ans !) et trois petites filles ravissantes, un minois de star de cinéma ou de mannequin. En un clin d'oeil, le thé brûlant est servi sur une petite table branlante et je dois essuyer un feu nourri de questions, surtout au vu de la photo de ma famille: elles veulent connaître tous les prénoms et les répètent maladroitement, tous les âges, tous les liens, qui est maman de qui etc etc. De mon côté je m'informe: leurs parents sont partis au marché avec l'unique fils - la plus grande (12 ans) va bientôt se marier - la moyenne (8 ans) va à l'école - je lui donne un bic et une carte avec mon nom, qu'elle serre sur son coeur comme un trésor. La petite (5 ans) se blottit près de moi, sourire désarmant.
Je demande à Abdel si cet abri suffit à la saison des pluies, il dit non et hausse les épaules; même les maisons de pisé du désert s'écroulent parfois, il faut tout recommencer... Inch' Allah.





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