vendredi 18 avril 2008

Le "ponton"

ou ferry, ou bac - le mot qui me semble le plus approprié.
De Khartoum, pour arriver à Karima, il faut passer le Nil, et emprunter le "ponton", sauf que depuis janvier, un beau pont moderne a été inauguré, et que le ponton a disparu du paysage. Grand progrès, dit Abdel, il ne faut plus attendre, et on peut circuler de nuit...
Mais du désert de la Bayuda à la ville d'Atbara, il faut également passer le Nil; un pont est en construction, et en attendant, il faut prendre le "ponton". Terrible expérience !
Abdel est formel: no pictures.
On quitte la nouvelle route pour un chemin de terre rouge, complètement défoncé, qui mène au bord du Nil; attente des véhicules et des piétons dans la boue; un peu comme à Djenné, les petites vendeuses de bijoux en moins.
Il y a de tout sur ce bac: des familles entières avec des paquets et des bébés pleurnicheurs, des camions, des boksis, des chevaux, des vaches et de pauvres ânes qu'on malmène pour les faire monter à bord en tirant des charrettes trop chargées. Pendant la traversée ma portière est bloquée par une de ces pauvres haridelles, qui philosophe, se met à brouter sa propre cargaison pendant les quelques minutes de tranquillité qui lui sont octroyées; j'abaisse la vitre et le caresse, sûrement la première et la dernière fois de sa misérable vie.

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