Départ pour Karima, 470 km de désert...
C'est d'abord une banlieue interminable de maisons misérables et de détritus abandonnés au soleil; quelques "small factories" construites loin de la ville (comment les ouvriers y arrivent et en repartent, cela me laisse rêveuse); et les immenses pylones amenant l'électricité depuis le nouveau barrage. De celui-là, on reparlera.
Abdel parle d'un restaurant où nous allons prendre le lunch. En fait c'est une infâme gargote aux tables sales, directement sur le sable et protégée par un toit de tôle ondulée. Quelques hommes achèvent leur foul avec les doigts et me regardent avec curiosité.
Abdel sort tout un matériel du coffre de la voiture: des assiettes en aluminium, des couverts dans un vieux tupperware, des serviettes en papier, du sel, de l'huile... Un autre tup révèle une salade froide de pâtes, mélangées à du thon en boîte, du maïs et des petits pois. Oeufs durs, feta et bananes pour le dessert. Je lui dis que j'aimerais goûter le foul; il est surpris mais s'exécute, et arrive sur la table un plat de foul fumant (rappel: des haricots rouges en sauce), suivi d'un plat de morceaux de viande grillés, baignant dans l'huile. Tout me semble bon, mais je préfère ne pas penser à l'hygiène... Abdel mange avec ses doigts, poussant les aliments avec des morceaux de pain. Moi bien sûr je me sers de mes couverts...
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