dimanche 30 mars 2008

Et la culture ?


Bien entendu aux mains de cette élite dont je parle dans le message précédent; bien qu'une certaine ouverture ait eu lieu depuis les accords de paix de 2005, les artistes noirs du Sud ou de l'Ouest ont bien de la peine à se faire un nom... Je ne connais strictement rien à la musique soudanaise, mais j'ai bien l'intention de combler cette lacune. Ma revue cite Mohamed Wardi, revenu d'exil en Egypte, légende vivante, incarnant sa Nubie natale et le rejet de l'oppression. Et aussi Emmanuel Jal, ex-enfant soldat devenu rappeur. Peu de chanteurs militants à côté de nombreux groupes folkloriques, formatés pour respecter les canons de l'islam rigoriste. Une petite excursion à la Fnac avant de partir... Peut-être plus sûr que de me fier à ce que je trouverai à Khartoum ?
En attendant, j'ai trouvé ça... Merci You tube !

Panorama histoire contemporaine


Je possède un numéro de l'excellente revue "Enjeux internationaux"consacré au Soudan; même si cette publication date de 2006, elle garde toute son actualité. Impossible évidemment de vous résumer tous les articles... Ce qu'il importe de savoir, c'est que la population arabe musulmane (30% de la population totale), qui s'intitule "blanche" ou enfant du pays" est en fait le résultat du mélange d'Arabes venus avec l'expansion de l'Islam et les autochtones; les "Arabes soudanais" souffrent de discrimination raciale à l'extérieur (dans les pays du Golfe par ex), mais à l'intérieur, ils sont les maîtres, reléguant dans une position marginalisée les Noirs animistes, les Noirs chrétiens et même les Noirs musulmans. Malgré les accords de paix de 2005, qui ont mis fin à une guerre civile qui dure de fait depuis 1956 entre le Nord et le Sud, les inégalités subsistent et le cruel conflit du Darfour en est une répétition.
Tant que les habitants de "la périphérie" demeureront des citoyens de seconde zone, les problèmes ne seront pas résolus et la violence persistera. A Khartoum une riche élite arabe se forme, résultat de la découverte de pétrole.

jeudi 27 mars 2008

Curiositas


Voici la page Afrique de l'atlas Roland 1903 !

Le texte de la page suivante avoue : "Les seules contrées bien connues de l'Afrique sont échelonnées le long des côtes".

Remarquez que le Nil Bleu n'est pas indiqué.

Là où je vais, c'est le pays du crocodile, Nigritie ou Soudan.

J'avoue que c'est la première fois que je rencontre le terme Nigritie...

Vu du ciel







En février 2007, remarquable exposition à Londres, The past of above, magnifiques photos aériennes de sites antiques. Bien sûr je n'ai pas manqué cet événement...



Photos: Georg Gerster; commentaires: Charlotte Trümpler
Extraits du catalogue, le Djebel Barkal, la montagne sacrée, et deux plans de l'immense nécropole de Meroe, en plein désert.
Pour vous faire rêver !

Cataractes du Nil


Article destiné à Jérôme, et à tous les curieux qui se demandent à quoi ressemblent les cataractes du Nil; ce sont des formations rocheuses, où la navigation est difficile; il y en a six en tout, pour la plupart situées au Soudan; je promets de rapporter des photos... si toutefois, ce n'est pas interdit, vu la proximité des travaux du barrage !

Photo: la première cataracte, en Egypte, près d'Assouan (ou ce qu'il en reste); marquait la frontière dans l'antiquité.

mercredi 26 mars 2008

Pilgrim's way


Invitation à pénétrer dans le sanctuaire de Meroe...

Bientôt ce signe incrusté dans la pierre, épargné par le sable - qui a survécu à tant de guerres et de destructions - bientôt ce signe invitant le profane à entrer dans le sacré n'existera plus que dans un musée... Il y perdra son sens premier mais sera sauvé des eaux. Que sommes-nous donc? de modernes pilleurs de tombeaux ? de nouveaux vandales sacrilèges ? d'inconscients bâtisseurs faisant table rase du passé ?

Petit condensé d'histoire (5)


Après la victoire de Kitchener, le Soudan devient un condominion anglo-égyptien; la pacification de l'immense territoire s'avère difficile - le Soudan est l'état d'Afrique le plus étendu - le Darfour et le sud résistent. En encourageant la présence de missionnaires chrétiens dans le sud, les Anglais créent les conditions des guerres futures.

En effet, le nord, peuplé essentiellement d'Arabes musulmans, cherche à dominer le sud, resté noir, animiste et chrétien, avec le souvenir d'avoir été le réservoir d'esclaves de l'Islam. Cet antagonisme est toujours vivant à ce jour...

L'Egypte obtient son indépendance en 1922, et le Soudan en 1956. Période instable, succession de coups d'état, brefs intermèdes de démocratie, et la guerre avec le sud qui fait au moins 2 millions de morts, le tout sur un fond d'économie moribonde et de convoitises extérieures sur les ressources minières et le pétrole. Conflit avec le Darfour qui n'en finit pas, embrouillé par les relations difficiles avec le Tchad, voisin de l'ouest, lui-même instable.

En 1989, coup d'état du général Omar el-Béchir, qui instaure un régime islamiste dur, avec la charia comme loi; le sud n'exige pas son indépendance mais refuse l'application de la loi islamique. Statu quo à ce jour.

Je sais, ce condensé est condensé, mais il a l'avantage d'être clair (enfin je crois) !

Nouveaux projets pharaoniques


On ne croit pas si bien dire...
Dans un précédent article, je parle du barrage d'Assouan et du drame humain et archéologique qu'il a causé en son temps, si bien décrit par Jamal Mahjoub.
Le Soudan prépare le même drame, au nom du progrès: trois barrages vont être construits sur le Nil, et les travaux ont déjà commencé.
Les buts sont louables: lutter contre la famine (en rendant le Soudan autosuffisant), protéger les populations contre les inondations du Nil, amener l'électricité dans le désert... Le lac Nasser, dont une partie baigne le nord Soudan n'y suffit pas, notamment à cause d'une immense évaporation non prévue par le projet.
Le premier barrage sera construit à Mérowe; les travaux commencés en 2003 (financés par le Koweit, l'Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis) seront terminés en 2013; à ce moment auront disparu pour toujours les beautés de la quatrième cataracte et les sites archéologiques majeurs des pharaons noirs; les populations seront déracinées et relogées dans des cités dortoirs, les nomades sédentarisés de force; l'écosystème sera détruit, car les alluvions disparaissent des rives érodées (comme à Assouan) et ne permettent plus les récoltes selon les méthodes ancestrales.
Un deuxième barrage est prévu à Chereik, non loin de la cinquième cataracte; et un troisième, dont la construction est confiée aux Chinois, au nord de Dongola, le Qejbar.
Pas sûr que la communauté internationale va se mobiliser pour sauver les vestiges des pharaons noirs, comme elle l'a fait pour Abou Simbel... A peine découverts, les trésors de Nubie vont être engloutis à jamais.
Promis, je vous ferai des photos d'archives !

mardi 25 mars 2008

Les Candaces


A vos souvenirs d'école !!

A son apogée, la Nubie méroitique, ou pays de Koush, est dirigée par des reines, appelées Candaces; le culte d'Amon compte des femmes parmi les membres du clergé, ce qui facilite l'accession de celles-ci au poste suprême; ce matriarcat propre à un peuple noir ne manque pas d'étonner les Romains, qui se heurtent à des femmes - pharaons, véritables chefs des armées: Cesar Auguste en personne est grandement impressionné par la reine candace Amanishakhete (excusez le nom), dont, paraît-il, je pourrai admirer un bas-relief la représentant dans la nécropole de Meroe.

lundi 24 mars 2008

Petit condensé d'histoire (4)


En 1882, alors que le Soudan est gouverné par l'anglais Gordon, au nom de l'empire ottoman, Muhamad Ahmad Abd Allah, nommé Mahdi, c'est-à-dire imam caché, messie, réincarnation du prophète Mahomet, prend la tête d'une révolution nationaliste, reconquiert le pays et prend la capitale Khartoum, malgré la supériorité en armes des Anglais; Gordon est décapité et sa tête exposée à la haine de la population.

Le Mahdi meurt en 1885 et le calife qui lui succède ne parvient pas à garder l'unité face à de nombreuses luttes intestines et à une tentative avortée de conquérir l'Egypte; pendant ce temps, Kitchener prépare la revanche et il bat les Mahdistes à Omdurman, détruit le tombeau du Mahdi et disperse les ossements sacrés... Gordon est vengé et l'influence anglaise s'étend, au détriment des Français (incident de Fachoda).

Le tombeau du Mahdi (photo) a été rebâti à l'identique au début du siècle; il est toujours un lieu de pélerinage à Omdurman.

samedi 22 mars 2008

Vous avez dit Nubie ?


Que recouvre donc cette Nubie dont on parle tant ? C'est le pays de Koush des pharaons égyptiens, riche de ressources minières et de produits de luxe, qui attisa leur convoitise pendant des millénaires; actuellement, la Nubie est partagée entre le sud de l'Egypte et le nord du Soudan. En 1963, le barrage d'Assouan engloutit la Basse Nubie, et si le monde entier se leva pour sauver les temples d'Abou Simbel, les petits villages de pêcheurs et de nombreux temples moins prestigieux disparurent sous les eaux. Les Nubiens furent relogés - en principe - dans de nouveaux villages construits plus haut, mais cela n'empêcha pas une catastrophe écologique et sociologique.

Lors de mon voyage en Egypte en 2003, j'ai participé à une "excursion" dans un "village nubien". Pauvres gens devenus malgré eux des attractions touristiques; hordes de touristes voyeurs en short, envahissant les maisons de pisé, photographiant les pauvres ustensiles de cuisine, marchandant les bijoux de pacotille et dégustant un karkadè (thé d'hibiscus); je suppose que ces villageois sont payés par les tours opérators pour cette mascarade - mais que reste-t-il de leurs antiques traditions ? Quels adultes deviendront ces enfants qui apprennent à mendier dès le berceau ?

Attention chef d'oeuvre !


Récit de l'édification du barrage d'Assouan et évocation d'un monde disparu... Multiples voix qui se mêlent: celle du raïs visionnaire, de l'ingénieur arrogant, de l'archéologue désespéré, de l'administrateur dépassé, et surtout voix de tous les sans-grades, paysans misérables, vieux conteurs, capitaines de ferrys rouillés, pêcheurs, dont les villages peints de signes magiques ancestraux vont disparaître, en même temps que leur raison de vivre. Nubie engloutie, pour un progrès aléatoire.

jeudi 20 mars 2008

Petit condensé d'histoire (3)

A partir du 16ème siècle, les régions du nord Soudan sont victimes de l'expansion des Arabes et passent sous la domination des sultans de Foundj, dont la puissance est basée sur la traite des Noirs (venant pour la plupart du sud Soudan actuel); l'Islam se généralise et le nord restera à dominance arabe jusqu'à nos jours. Le Darfour, à l'ouest, demeure indépendant.
En 1821, les dissensions entre princes foundj affaiblissent la région et favorisent l'annexion par Méhemet Ali, alors vice-roi d'Egypte; il fonde Khartoum, au confluent stratégique des deux Nil, et le Soudan devient le Soudan egyptien, avec l'appui des Britanniques.
De cette époque, les ruines les plus intéressantes sont celles de Sennar, qui fut la capitale des Foundj; mais ce n'est pas sur mon itinéraire... (au sud)

Touristes bien encadrés !

Vous allez voir, les peureuses et autres sédentaires, on est bien encadré au Soudan ! D'abord pas question de faire des photos sans un permis avec... une photo dessus; les caméras videos sont interdites, ça tombe bien, je n'en ai pas.
Ensuite on est prié de se déclarer à la police chaque fois qu'on se pose quelque part; donc on saura toujours où je suis... et cela signifie qu'il y a de la police partout, même dans les petits bleds. C'est sécurisant, non ?
Mon chauffeur connaît parfaitement le nord est; d'ailleurs pour se lancer dans une autre direction, faut un permis spécial, que je n'ai pas demandé, et que je n'aurais d'ailleurs pas obtenu...
Allons, au vestiaire les vaines inquiétudes ! Je parie que c'est moins dangereux qu'à la Chaussée de Mons à BXL !

Se loger au Soudan...

A Khartoum, pas de problème, au moins deux bons hôtels de luxe, celui que j'ai choisi et le Hilton; à Port Soudan, un Hilton également, mais j'ai rayé Port Soudan de mon programme, je ne suis intéressée ni par la plage ni par la plongée - voir la Mer Rouge peut-être, mais je l'ai déjà vue à Aqaba.
Pour le reste du pays...un seul hôtel digne de ce nom à Karima !
Sinon il faut se contenter des Lokanda, qu'on peut traduire par logement; dortoirs communautaires plus ou moins propres, réservés aux messieurs; les femmes seules (ou les couples qui veulent la tranquillité) sont priés de louer le dortoir entier (10 lits).
Ou du camping... Les tentes sont montées près des sites, faut seulement apporter son matériel de couchage. Quant au confort... on verra !
Suspense: à mon retour vous connaîtrez mes expériences et mes commentaires, photos à l'appui.

mercredi 19 mars 2008

Lonely Planet Africa


J'aime bien les guides Lonely Planet ! Malheureusement, pas de guide Soudan. Mais le Soudan est repris dans le très récent guide Africa, in english of course, mais vous l'avez compris, la nécessité me rend de plus en plus polyglotte.

Voici, toujours pour les inquiets, l'avis général de Lonely PLanet sur la destination:

"...the northeast is one of the safest places in the world..."

"...visitors invariably agree that the Sudanese are among the frienliest and most hospitable people on earth..."

"...visiting Sudan is an eye-opening and rewarding experience..."

(except south and west) "the rest of Sudan is a very safe place- one of the safest in Africa, in fact."

Rassurés, mes correspondants ?

Visa, étapes 3 et 4

Ce matin, j'étais au consulat à l'heure dite (11 heures). Le fonctionnaire blanc francophone s'est confondu en excuses : le consul avait été appelé d'urgence et mon passeport n'était pas prêt...
Arguant que je n'habite pas Bruxelles, j'ai demandé à quelle heure le consul reviendrait. Et je suis partie faire des courses en attendant.
Retour à 14 heures (heureusement le parking est facile dans ce quartier); les bureaux sont fermés mais le portier noir anglophone est de faction; il court à gauche et à droite et revient - enfin !- avec mon passeport et le précieux visa !
Il aura donc fallu 4 visites au consulat à Bruxelles pour l'obtenir...

Gastronomie soudanaise


Ne soyons pas aussi pessimiste que mes correspondants de Wad Madani...
Le plat de base du Soudan est le ful, comme en Egypte et d'autres pays d'Afrique de l'est ou du Moyen Orient: haricots servis entiers ou en purée, et préparés dans de grands chaudrons; la version chic se présente avec de l'ail, du citron, des oignons, des oeufs durs, du persil...Dans les villages c'est le plat unique, accompagné ou non de pain.
Une autre version est le fasuliya, mêmes ingrédients servis dans une sauce tomate.
Il existe des plats similaires à base de lentilles, et aussi de patates, d'aubergines, de poivrons, accompagnés de riz.
Et aussi des falafel, beignets de pois chiches, comme en Orient.
On trouve parfois de la viande, sous forme de brochettes. Du poisson du Nil. Et même des pâtisseries, avec des gâteaux collants et très sucrés, type bakhlavas.
Boissons: thé, café et jus de fruits frais; pas d'alcool, ça va de soi.
On verra tout cela sur place... Je vous raconterai mes expériences ! Sûr que dans le désert, le choix sera plus réduit qu'à l'hôtel de Khartoum ! Mais je trouve indécent de se plaindre ou d'avoir des exigences dans un pays pauvre comme le Soudan...

mardi 18 mars 2008

Petit condensé d'histoire (2)


Je passe les soubresauts de l'Egypte romaine; il semble que dès le 4ème siècle ap JC, le Soudan était converti au christianisme; du 6ème au 16ème se développèrent des petits royaumes chrétiens prospères qui disparurent les uns après les autres sous la poussée de l'Islam.
De cette époque existent des vestiges de villes disparues, dont on a gardé des basiliques en ruine, certaines encore couvertes de magnifiques fresques, à la mode byzantine. Il existe des preuves d'une correspondance entre l'empereur Justinien et sa femme la célèbre Theodora et les églises coptes du Soudan.
Les vestiges les plus fragiles se trouvent à Varsovie, au British Museum à Londres, et heureusement au très beau musée national de Khartoum.
Les sites ont des noms qui font rêver: Faras, Old Dongola, Banganarti, Soba East...

Opinion d'expatriés

Mes ressources étant infinies, j'ai trouvé à correspondre avec un couple d'expatriés, 68 ans, qui enseignent le français plus ou moins bénévolement au Soudan, pendant 6 mois... A Wad Madani, qui n'est pas sur mon itinéraire, mais qui sait, peut-être on se rencontrera à Khartoum !
Je vous livre une partie de leur message, histoire de rassurer les inquiets de mon entourage...

...."Quand a la bouffe, c'est effectivement tristounet. Outre qu'on y mange avec les doigts, le Soudan est entierement tourne vers le Machreck ou on se demande s'ils ont un mot pour "plaisir". Ajoutez a cela pres de 2 siecles de colonisation anglaise et vous aurez une idee de la cuisine. Vous aurez 2 ou 3 sortes de sandwiches. C'est tout.

Nous avons tout fait en bus et taxi brousse, sans carte et sans guide. Le Soudan est un des rares pays ou on peut se confier aux gens (ou a Allah si on prefere) et arriver sans probleme a destination. C'est un des pays les plus surs que je connaisse. On peut bivouquer sur les sites archeologiques, ou juste a cote... "

Pour l'orthographe, tenez compte de la nature du clavier à leur disposition !

lundi 17 mars 2008

Mon hôtel à Khartoum

C'est le Grand Holiday Villa (4 étoiles); il est situé au bord du Nil Bleu, et j'ai demandé une chambre avec vue ! En attendant le camping et les maisons nubiennes, j'aurai tout le confort; repas en terrasse avec orchestre, piscine pour dames, health club (pour Seva, elle va m'envier), court de tennis... Plus sérieux, je serai à deux pas du musée national, et j'espère que le soir on peut faire une promenade romantique le long du Nil (là je rêve peut-être, ce ne sera sans doute pas la digue d'Ostende).
Grand style oblige, paraît que l'hôtel est décoré avec de vieilles toiles victoriennes, souvenir de la colonisation anglaise. Déjà je fantasme...
http://www.holidayvillakhartoum.com/

dimanche 16 mars 2008

Petit condensé d'histoire (1)


Commençons par l'antiquité...

De 2500 à environ 800 avt JC, la Nubie, appelée Pays de Koush par les Egyptiens, abrite des royaumes florissants dont les capitales sont successivement Kerma et Napata. Liens commerciaux avec l'Egypte mais aussi quelques guerres.

Au 8ème siècle, profitant du déclin du Nouvel Empire, le roi de Koush annexe l'Egypte et devient pharaon. C'est la période peu connue des pharaons noirs.

En 671 la dynastie koushite est renversée par les Assyriens et les Nubiens se réfugient plus au sud, où ils créent le royaume de Méroé; jusqu'à ce qu'une nouvelle invasion arrive par le sud, les Ethiopiens d'Aksoum.

Je ne vais pas vous assommer davantage. La plupart des sites dispersés le long du Nil datent de cette période et témoignent d'une civilisation originale contemporaine de la gloire du Nouvel Empire égyptien.

samedi 15 mars 2008

Un avant-goût de voyage


Au musée de Mariemont, du 9 mars au 2 septembre 2007, une expo que je ne pouvais manquer sous aucun prétexte...

Panorama des différentes dynasties nubiennes contemporaines des grandes dynasties égyptiennes, et photos des vestiges si peu visités du Soudan, le long du Nil.

Quelques objets témoins d'une civilisation originale en Nubie noire.

Et la piste des 40 jours ? Piste des caravanes pharaoniques, qui transportaient les produits si précieux de l'époque, l'ébène, l'ivoire, l'encens, les peaux de félins..., car les six cataractes du Nil ne permettaient pas une navigation continue; piste encore empruntée aujourd'hui pour amener du Soudan les troupeaux de dromadaires destinés aux Egyptiens.

Une expo qui m'a fait rêver et a emporté ma décision !
(pas au point de faire 40 jours à dos de dromadaire)

Quel bookguide emporter ?


Le choix est facile... il n'y en a qu'un ! et en anglais !

The Bradt Travel Guide, de Paul Clammer

D'après mes correspondants sur les forums de voyage, il est fiable; de toute façon, il faut s'en contenter.

Et rédiger le mien à mon retour ??

Un peu de littérature




Pas facile de trouver de la littérature soudanaise en français...


Et pourtant, ça existe !


Publié chez Actes Sud, Jamal Mahjoub, fils d'un Soudanais et d'une Anglaise, a publié 6 romans tous traduits en français.


J'ai lu "Le train des sables", qui évoque la période de la révolution nationaliste mahdiste (n'ayez crainte, je vous ferai bientôt un cours d'histoire), avec énormément de talent. Je viens d'acquérir "La navigation du faiseur de pluie"qui raconte la quête improbable d'un jeune homme revenu d'Angleterre dans son pays d'origine, pauvre Soudan déchiré par les guerres et la misère. Et je compte me procurer "Nubian Indigo", qui décrit le drame des régions englouties par le barrage d'Assouan.


Quelle meilleure introduction à un voyage qu'un livre bien écrit...?


A côté de cela, bien sûr, il existe de nombreux livres d'art, et de savants rapports archéologiques sur les vestiges des pharaons noirs et la période des royaumes chrétiens. A potasser également, pour ne pas visiter idiot !

jeudi 13 mars 2008

Opération bagages !


Dans trois semaines, le grand départ. Virginie la prévoyante rassemble l'indispensable.
Sac de couchage et sac à viande, me manque encore un oreiller gonflable (Jérôme ne me contredira pas, c'est ce qui nous a manqué le plus sur le toit à Yenduma): voilà pour le camping (le lit - enfin le matelas - est fourni).
Pour la toilette, j'ai fait l'acquisition d'une serviette en microfibre (me servira aussi pour l'expédition St Jacques sac à dos avec Seva).
J'ai remplacé ma petite maglite défaillante par une robuste lampe de poche basique. Deux batteries de rechange pour mon appareil photos (pas sûr qu'il y aura du courant partout).
Côté chaussures, mes "converse" montantes feront l'affaire dans le désert; une paire de sandales pour faire chic à Khartoum...
Et un maillot (une pièce, bien certifié dans tous les bookguides), même si, comme chacun sait, nager m'ennuie; juste pour repérer l'ambiance, car à l'hôtel de Khartoum, il y a deux piscines, une pour les femmes, une pour les hommes...
Si quelqu'un a une idée géniale, c'est le moment de se manifester...

mercredi 12 mars 2008

Visa étape 2

Ce matin le fonctionnaire de l'ambassade m'a reçue comme une vieille amie... Faut dire qu'on ne fait pas la file et que je suis probablement la seule demande de visa individuel de l'année ! Cette fois j'avais les documents requis et mon cas semble réglé; mais je ne serai vraiment sûre que lorsque je reprendrai mon passeport la semaine prochaine...

mardi 11 mars 2008

Un peu de géographie


Vous l'avez compris, mon périple au Soudan tourne autour du Nil...

La capitale du Soudan actuel, Khartoum, a été fondée en 1823 par le sultan égyptien Méhemet Ali, à l'issue de sa conquête du pays; il jugeait cette position stratégique, juste au confluent du Nil bleu et du Nil blanc.

Voilà un beau sujet de photo pour Jérôme, si sensible aux sites de confluents, où les deux fleuves qui se rencontrent mêlent leurs couleurs particulières...

(Allusion à notre tour en pinasse à Mopti, pour voir de près le confluent du Bani et du Niger)

Malheureusement il paraît que les photos sont rigoureusement interdites, le confluent étant considéré comme un lieu hautement stratégique.

On verra ce qu'on peut faire !

Khartoum n'est pas une ville ancienne pittoresque; pour la vie locale, il faut se rendre à Omdurman, l'ancienne capitale, qui jouxte la métropole, et dont l'immense souk est l'attraction principale.

On verra ce que je trouverai...
Sur le plan (pas terrible, je le reconnais), le Nil bleu vient de l'est, et le Nil blanc du sud. Paraît qu'on peut aller en bateau sur l'île Tuti et y faire des photos discretos...
Omdurman est au nord ouest du plan.
Vous voilà tous prêts à me suivre !

Die Kathedrale aus dem Wüstensand



C'était en 2002, j'étais en solitaire à Vienne, et bien entendu j'écumais les musées.


Au fameux musée d'art et d'histoire de la Hofburg, j'ai l'attention attirée par une expo intitulée "Faras, la cathédrale dans le désert"; évidemment le titre est en allemand, et je dois prendre mon dico pour comprendre wüstensand.


Tout de suite, je suis fascinée. La carte du Soudan, un immense désert en jaune. C'est une découverte, car jusqu'alors, le mot Soudan évoquait pour moi les anciennes colonies françaises de l'Afrique de l'ouest.


Et j'apprends que la Nubie chrétienne comptait (avant la conquête de l'Islam) des basiliques couvertes de fresques et de sculptures.


Faras (ou Panchoras) fut la capitale d'un royaume chrétien prospère, à deux pas d'Abu Simbel. Actuellement les ruines de Faras sont englouties dans le lac Nasser mais les fresques principales ont été sauvées par une mission archéologique polonaise, ce qui explique que la plupart des pièces se trouvent au musée national de Varsovie. Et en cet été 2002, prêtées au musée de Vienne.


Maintenant je sais aussi que Dongola (au Soudan) fut également une capitale chrétienne, que les fouilles s'y poursuivent (toujours polonaises), et que le musée de Khartoum possède le reste des collections.
C'est ce jour-là, à Vienne, que s'est déclenché mon intérêt pour le Soudan.


Visa étape 1

Me voilà à l'ambassade du Soudan ce matin, munie de mon arsenal de photos et de 58 euros en liquide, sans oublier le document que j'ai reçu de Khartoum, en anglais et en arabe, certifiant que je bénéficie bien des services d'une agence reconnue par l'état soudanais durant tout mon séjour(en l'occurrence la location d'une voiture et d'un chauffeur).
Mais ça ne suffit pas ! Il faut aussi que je prouve que je suis retraitée et que je reçois une rente mensuelle de l'état, relevé bancaire à l'appui. Et si j'étais encore en activité, faudrait que je fournisse mes dates de congé, certifiées par mon employeur...
Sur mon passeport, bien entendu, il ne peut y avoir de visa israëlien; et pour couronner le tout, il faut que j'indique ma religion : c'est le point qui m'embarrasse le plus.
To be continued...

N'y a-t-il pas la guerre au Soudan ?

C'est la deuxième question qu'on me pose...
Le Soudan est un pays immense (le plus étendu d'Afrique), réunissant depuis l'indépendance des ethnies très différentes les unes de autres.
On peut dire - en gros - que le principal conflit se situe entre les peuples d'origine arabe et les peuples noirs africains.
Le Darfour, région de l'ouest, proche de la frontière avec le Tchad, connaît une guerre que l'on qualifie maintenant de véritable génocide, où des peuplades noires sont terrorisées par des milices arabes, les Janjawid, soutenus par le gouvernement et ... la Chine, qui lorgne le pétrole soudanais dont elle a grand besoin.
Le sud est lui aussi en révolte perpétuelle contre le gouvernement de Khartoum et réclame son indépendance.
Le nord, la seule région touristique, est peuplée en majorité d'Arabes musulmans; c'est l'antique Nubie, qui s'est développée le long des rives du Nil. C'est une région en paix, loin des bruits de bottes, pauvre sans aucun doute, mais exempte de problèmes de sécurité.
J'espère que ce tableau sommaire de la situation au Soudan a clarifié les idées de mes correspondants inquiets et les a rassurés...

lundi 10 mars 2008

Une femme seule en pays musulman ?


C'est la question que tout le monde me pose... Franchement, ce n'est pas un problème, du moins au Moyen Orient(Syrie, Jordanie), et je le présume, au Soudan.

La première précaution est évidemment vestimentaire ! Pas besoin de se déguiser ou de porter un quelconque foulard, mais il est indispensable de se couvrir bras et jambes, ce qui, de toute façon, est préférable dans le désert (chaleur et moustiques).

Pour les Musulmans, une femme qui voyage seule est très perturbant; mais ils savent que les Européennes sont différentes de leurs épouses, mères ou filles; la première curiosité passée (où est mon mari, mon père, mon frère, mon fils...?), ils ont tendance à vouloir remplacer l'homme "manquant" et à servir de protecteur. Si on leur montre des photos de famille, enfants, petits-enfants, ils s'aperçoivent que la famille est importante pour nous aussi et que finalement, nous ne sommes guère différentes.

Aucun homme ne m'a manqué de respect en Syrie ou en Jordanie; tous me considéraient comme un soeur ou une mère s'ils étaient jeunes; j'ai échangé de magnifiques conversations avec tous ceux que j'ai rencontrés. Et je me suis toujours sentie parfaitement en sécurité.

J'ai visité d'autres pays musulmans en couple, et franchement, c'est moins intéressant; quand il y a un homme, on ne parle même pas à la femme qui l'accompagne, elle reste tout le temps en retrait.

Ce qui risque d'arriver, c'est que je rencontre très peu de femmes... On verra !

Commentaires à suivre au retour...

Et le désert soudanais ?


J'en attends beaucoup, plus que des vestiges archéologiques, qui ne sont pas aussi spectaculaires qu'en Egypte.


Je rêve de ces villages nubiens en pisé - aux portes peintes, paraît-il - disséminés dans les sables, avoisinant les pyramides abandonnées des antiques pharaons noirs.


Je rêve de rencontrer ces hommes habillés de blanc comme des fantômes dans un infini de sable et de cailloux, qui vivent de façon inchangée depuis tant de siècles. De partager l'espace de quelques nuits le silence et le néant du bout du monde sous les étoiles.


Le Nord Soudan est la prolongation de ce désert égyptien - le premier que j'ai vu, et qui m'a tant impressionnée; de part et d'autre de la vallée du Nil, à perte de vue, un désert sans route, pistes douteuses et villages perdus.

Je logerai sous tente, sauf à Khartoum.


Sur la carte, les points forts: Le Djebel Barkal près de Karima, Meroe, Old Dongola.

Le Wadi Rum
















Désert mythique du sud de la Jordanie, qui évoque immanquablement les Bédouins et Laurence d'Arabie. Les sables sont plantés de massifs rocheux verticaux, dont les couleurs varient du jaune au noir, en passant par le rouge: ce sont les djebels. Les Nabatéens y ont laissé de nombreux pétroglyphes. C'est un désert sublime, que j'ai parcouru dans un vieux pick up branlant piloté par un Bedouin octogénaire (comme il était fier, et de son âge, et de son véhicule...! mais il ne voulait pas se laisser photographier). Les couchers de soleil y sont fabuleux, mais aussi les levers;quand on quitte la tente, dans la fraîcheur du matin, et qu'un chameau nonchalant vous emmène entre deux djebels, le monde vous appartient, et la solitude n'est pas un poids mais une liberté intérieure.





Pour les Bédouins, la vie est dure, et l'avenir des jeunes très sombre. J'ai eu la chance de séjourner sous la tente, régime bédouin (mouton, blé vert et thé), commodités bédouines (réduites à leur plus simple expression) mais chaleur humaine rarement rencontrée dans mes périples.





Le désert de Syrie











Le sud ouest de la Syrie n'est qu'un désert, et il se prolonge bien au delà, en Irak et en Arabie Saoudite; c'est le domaine des Bédouins, aussi déboussolés que les Touareg, que l'on tente de sédentariser, et qui ont troqué leurs chameaux contre des motos... Le sous-sol est riche en hydrocarbures, et tout le pays est traversé par des oléoducs et des gazoducs.




Autrefois les villes de cette région s'enrichissaient en rançonnant les caravanes de la route de la soie; certaines d'entre elles ont résisté aux Romains, comme Palmyre, le cité de Zénobie, qui fut détruite par Aurélien et dont les vestiges en plein désert laissent au visiteur une impression très forte.




Le Moyen Orient a été le cadre de nombreuses civilisations pleines de grandeur et de richesses; chaque ruine évoque puissamment ces époques révolues; en photo, Palmyre et Ressafa, cités perdues et endormies, témoins d'une gloire éphémère.

Tombouctou, la perle du désert




Le plus grand désert du monde, celui qui fait rêver, le Sahara ! Le Hoggar, le Ténéré, le pays mystérieux des Maures, des Touareg... Lieu de tant de récits épiques d'explorateurs, d'aventuriers, de saints, de philosophes...


C'est au cours d'un premier voyage au Mali que j'ai abordé le Sahara par sa face sud; de Douentza, nous avons suivi une longue piste sablonneuse pleine d'ornières jusq'au bac qui permet de traverser le Niger, 15 km avant la capitale des sables, la mythique Tombouctou.


Le mythe du nom permet d 'accepter la désillusion: Tombouctou est une ville triste, poussiéreuse et sale, et les fiers Touareg au visage caché sous le chèche traditionnel ont perdu leurs raisons de subsistance; anachroniques les razzia, le commerce de sel et d'esclaves, et les frontières des nouveaux états africains, qui n'ont aucun sens pour eux, sont là pour les déboussoler encore davantage; la désertification galopante rend la vie dans le désert de plus en plus difficile; alors il leur reste à se reconvertir dans le tourisme, à louer leurs chameaux pour une promenade dans le désert, avec mise en scène habile, thé sous la tente, danse autour du feu de camp et vente de bijoux prétendument traditionnels. Que vont devenir ces peuples fiers et inadaptés à la vie moderne ?

mercredi 5 mars 2008

Le haut plateau tibétain




Pas recensé comme un désert dans notre imaginaire... Et pourtant ! A une altitude entre 4000 et 5000 m, parfois davantage, on traverse d'immenses étendues complètement désertes, aux températures extrêmes (froid meurtrier ou chaleur insupportable), pourtant habitées par de nombreuses espèces animales, yacks, chameaux, onagres, argalis, antilopes... De Lhassa à Dunhuang (2500 km dans une 4X4 de seconde main), le paysage est dantesque et changeant: sommets de 8000m aux neiges éternelles, steppes gelées, lacs salés, mais aussi déserts de sable et de cailloux. On regarde l'altimètre et on n'en croit pas ses yeux: des chameaux au pays des neiges !

lundi 3 mars 2008

Le Taklamakan


Situé en Chine dans la province du Xinjiang, ce désert inhospitalier est le troisième plus grand du monde, après le Sahara et le Kalahari.



Les Ouighours (qui peuplent le Xinjiang) disent "si tu entres, tu n'en ressortiras jamais" !



De forme ovoïde, il s'étend sur 337000 km2 de sable, de cailloutis ou de plaine argileuse; il est bordé par des villes oasis, autant d'étapes sur la route de la soie, qui comprenait deux itinéraires pour éviter le désert de la mort, l'un au nord, l'autre au sud.



C'est un désert mouvant, traversé par de terribles tempêtes de sable. Les températures extrêmes (-40 à + 50) empêchent toute vie de se développer; on n'y trouve même pas de lézards ou de scorpions.



Certaines dunes atteignent 40m de hauteur; d'antiques cités ensevelies furent découvertes par Sven Hedin, aussitôt recouvertes par le sable, où elles dorment toujours.



Je n'ai pas traversé le Taklamakan (puisque je suis revenue); j'en ai fait le tour, m'arrêtant à Khotan, Yarkand, Kashgar, Turfan, ou encore Dunhuang, où j'ai escaladé les fameuses dunes.
Inutile d'ajouter que les expériences nucléaires chinoises se situent au Taklamakan...

Le désert du Thar




Celui-là se trouve au nord-ouest de l'Inde, et s'étend du Rajasthan au Pakistan. Paraît que c'est le septième dans l'ordre de grandeur.
En langue locale, il se nomme 'le pays de la mort".
On y trouve cependant une faible végétation de broussailles sauf sur les grandes dunes; pas mal d'animaux - comme les antilopes ou les renards - y survivent.
Parcours en jeep depuis Jaisalmer, balade à dos de chameau, coucher de soleil sur les dunes, repas autour du feu de camp... Pour touristes, bien sûr, et très agréable.
Mais la vie des autochtones l'est beaucoup moins: peu d'eau, pas d'électricité, pas de moyen de transport (à part les jambes et le chameau), pas d'écoles, pas d'hôpitaux; et pourtant le "pays de la mort" est peuplé de toute éternité. Il pourrait bien devenir réellement le pays de la mort vu que c'est le terrain choisi pour les expériences nucléaires de l'Inde...

Pérou: le désert côtier




C'est mon troisième désert !


Long de 3000 km, et large de quelques dizaines seulement, il barre toute la côte du Pérou, jusqu'à se confondre avec le désert de l'Atacama, plus aride encore, au nord du Chili.


C'est un désert où rien ne pousse, pas un cactus, pas un buisson... Il y pleut tous les trois ou quatre ans seulement ! Malgré cela, des civilisations y ont fleuri, comme celle des Nazca, qui ont laissé des signes étranges sur le sol.


Les villes comme Ica sont irriguées par les anciens aqueducs des Incas, qui amenaient l'eau des montagnes.


J'ai parcouru ce désert à bord d'un car, le long de la Panaméricaine Sud, et survolé les lignes de Nazca dans un petit avion, avec Françoise H. Souvenir !! Mon estomac m'a lâchée, une fois de plus... après le mal de mer, le mal de l'air !

samedi 1 mars 2008

Le Kizilkoum







Environ 250000 km2 (sa superficie varie selon les sources), 11ème plus grand désert du monde, le Kizilkoum (en ouzbek sable rouge) s'étend entre l'Amou Daria et le Syr Daria, les deux fleuves mythiques, connus dans l'antiquité comme l'Oxus et l'Iaxarte.



Je le découvre en 2004, lors de mon premier voyage en Ouzbekistan (avec Gulya). Tous les circuits dans ce pays comprennent la traversée en car de ce désert, au moins dans un sens, 450 km d'une route presque droite, ponctuée d'un seul arrêt dans un restoroute qui ne respire pas la propreté, mais où l'accueil est bon, comme partout en Ouzbekistan.



C'est un désert composé de faibles cuvettes et de dunes basses, couvert d'une végétation vivace, essentiellement des arbustes, le saksaoul et l'acacia des sables. Les petits animaux y sont nombreux.



Quelques misérables huttes se rencontrent ça et là, de pauvres gens qui vivent d'un peu d'élevage.



Dans le nord de l'Ouzbékistan, près de la frontière kazakhe, les nomades développent un tourisme pour les téméraires, nuit dans la yourte et balade en chameau.
Lorsque Gulya évoque cette partie du voyage, elle ne manque pas de rappeler avec quelle intensité je fixais le paysage, comme si je voulais l'imprimer en moi et n'en pas manquer une miette....